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“Être conscient du changement climatique et faire quelque chose, c’est deux choses différentes”

Qui dit biodiversité dit changement climatique, car le dérèglement du climat accélère l’effondrement de la biodiversité. Afin de contribuer à mitiger l’impact du changement climatique, Ebony Forest est venu de l’avant avec le projet « Restoring degraded native forest in Mauritius » et met en œuvre le principe d’Ecosystem Based Adaptation (EBA). Le mercredi 17 avril s’est tenue la cérémonie de signature entre le Critical Ecosystem Partnership Fund (CEPF) et Ebony Forest pour un accord de Grande Subvention (Large Grant) à hauteur d’USD 271 071, soit environ Rs 12,4 millions. La signature a eu lieu à Port-Louis, dans les bureaux de la Fondation Ressources et Nature (FORENA), qui représente les intérêts de l’île Maurice au sein du ‘hotspot’ de la biodiversité MADIO (Madagascar and Indian Ocean Islands), l’un des 36 ‘hotspots’ mondiaux identifiés par le CEPF comme des réserves exceptionnelles de la biodiversité. Les bailleurs de fonds du CEPF étaient représentés par Laetitia Habchi de l’AFD et Pamela Bapoo-Dundoo de l’UNDP GEF SGP. 

Le Fonds de partenariat pour les écosystèmes critiques (CEPF) est une initiative conjointe de l’Agence Française de Développement (AFD), de Conservation International (CI), de l’Union européenne (UE), du Fonds pour l’Environnement Mondial (GEF), du gouvernement du Japon, et de la Banque mondiale. Un objectif fondamental du CEPF est de garantir que la société civile est engagée dans la conservation de la biodiversité. Le CEPF a dédié une enveloppe d’USD 16 millions au ‘hotspot’ de la biodiversité MADIO – qui comprend quatre pays : Maurice, Madagascar, les Comores et les Seychelles – pour le cycle de financement 2022-2027. Dans ces quatre pays, l’IUCN NL coordonne un consortium d’organisations qui constituent le Regional Implementation Team (RIT) pour le ‘hotspot’ MADIO.

A Maurice, c’est FORENA qui accompagne les appels à projets du CEPF. C’est ainsi qu’Ebony Forest – qui contribue à la sauvegarde de la biodiversité dans l’un des points chauds de la biodiversité mondiale, soit Madagascar et les îles du sud-ouest de l’océan Indien, dont l’île Maurice – vient de bénéficier du soutien de FORENA en tant que partenaire du CEPF à Maurice. Depuis 2004 à la Vallée de l’Est, et depuis 2006 à Ebony Forest, Owen Griffiths, directeur d’Ebony Forest, et son équipe, se consacrent à la restauration des forêts endémiques. Le CEPF a joué un rôle déterminant pour soutenir leurs initiatives de conservation et les aider à renforcer les capacités locales de conservation depuis 2016.

Selon Manoj Vaghjee, président de FORENA, cette phase de financement du CEPF permettra aux organisations de Maurice, non seulement des ONG, mais aussi le secteur privé, de répondre aux appels à projets pour bénéficier des ‘grants’. Commentant la signature entre le CEPF et Ebony Forest, il dira que c’est un projet qui durera trois ans et qui répondra à l’énorme menace qui pèse sur l’île Maurice.

« Ce qui est important à savoir, c’est que le CEPF va financer des projets sur deux axes. Le premier, c’est tout ce qui concerne la protection de la biodiversité. Et le deuxième, c’est tout ce qui peut nous aider à nous adapter au changement climatique. Tous les financements que nous aurons vont concerner ces deux axes stratégiques. Pour ce faire, nous avons besoin de projets qui vont protéger les écosystèmes, et deuxièmement, on doit former les gens pour qu’ils deviennent autonomes. C’est ce qu’on appelle de l’‘empowerment’ », explique-t-il.

Ce dernier soutient que les Mauriciens sont conscients du changement climatique et de ses effets en général. Cependant, les choses n’avancent pas forcément dans la bonne direction.

« Être conscient et faire quelque chose, c’est deux choses différentes. Si on demande à quelqu’un s’il pense qu’il y a un réchauffement climatique, il dira ‘oui’, parce qu’il le ressent tout à fait. Donc, ce n’est pas une question d’être conscient ou pas. On est conscient. On le sait, l’information est là. Aujourd’hui, tout le monde en parle, on en parle tout le temps. Le problème, c’est que nous, les humains, tant que ça ne nous affecte pas personnellement, on ne fait pas grand-chose. Et lorsqu’on fait quelque chose, pour tout ce qui concerne l’environnement, les écosystèmes, ça prend beaucoup de temps. Souvent, ça prend 20 ans, 30 ans, 35 ans. Donc, on parle en termes de générations. Si on est en train de parler ou de faire quelque chose aujourd’hui, ce n’est pas nous, peut-être, qui allons voir les résultats. Ce sera la génération future. Et ça, c’est un problème de ‘visioning’ », avance le président de FORENA.

Selon ce dernier, on a très vite détruit tout ce qu’on pouvait détruire ; mais on n’a pas eu la vision de ce qui pouvait se passer. Si détruire quelque chose, ça se fait extrêmement vite, aujourd’hui, pour reconstruire, ça va prendre beaucoup plus de temps.

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