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Frédéric Rebelo, Vice-Président Commercial, Schneider Electric

Schneider a décidé d’être ‘carbon neutral’ à l’horizon 2050

Schneider Electric était récemment à Maurice dans le but de réunir ses clients de l’océan Indien pour une sensibilisation environnementale à travers la présentation d’une nouvelle gamme de disjoncteurs dotés de nouvelles technologies pour réduire leur empreinte carbone. Frédéric Rebelo, Vice-Président Commercial / Power Systems & Digital Energy / Francophone Africa & Islands area, Schneider Electric, nous explique la mission.

Frédéric Rebelo, Vice-Président Commercial, Schneider Electric

Schneider propose à ses clients une nouvelle gamme de tableaux électriques, de disjoncteurs SM-R7 et RM-R7 dotés d’une nouvelle technologie qui vise à réduire l’empreinte carbone. Pouvez-vous nous en parler davantage? 

Schneider a pris conscience, depuis de nombreuses années, de l’impact environnemental que peut avoir le gaz SF6 (qui est présent dans les disjoncteurs). C’est un gaz qui a des particularités électriques très performantes pour couper l’arc et isoler le tableau électrique d’un arc interne. Malheureusement, l’impact environnemental est très important. Un kilo de gaz SF6 représente quasiment 24 tonnes de CO2, et l’équivalent de 100 000 km de trajet en voiture. Donc, c’est une prise de conscience qui date de plus d’une dizaine d’années chez Schneider. 

 

Des investissements ont été faits, et aujourd’hui, on est capable de proposer des solutions, des technologies à air et équipées de capteurs connectés qui permettent d’améliorer la durabilité du produit. 

 

Sur ces gammes de produits, on est capable d’avoir une durabilité allant jusqu’à 40 ans. Nous étions sur une durabilité de 20 ans. On a aussi une amélioration du niveau de service avec du ‘monitoring’, de la mesure de température, de la détection… Ces informations permettent à l’exploitant de fiabiliser son installation, de travailler ses plans de maintenance, de faire de la prédiction de risque de panne avec des logiciels qui permettent de faire du suivi en temps réel, mais aussi de capter de l’information pour faire de l’analyse prédictive et anticiper les pannes.

 

Cette prise de conscience date d’une quinzaine d’années et Schneider Electric a décidé d’investir plus de 5% de son chiffre d’affaires en R&D

 

Dans votre présentation, nous voyons une prise de conscience environnementale et climatique qui semble aller au-delà de la chose commerciale. Pouvez-vous nous en dire plus ?

Bien sûr. Il y a eu des COP, à Paris, et la dernière à Dubaï, avec des engagements clairs en termes d’objectifs de réduction de CO2. Plus de 3 000 sociétés se sont engagées à être ‘carbon neutral’ à différents horizons. Nous, à Schneider, on a décidé d’être ‘carbon neutral’ à l’horizon 2050 sur les ‘Scopes’ 1, 2 et 3. C’est vraiment une prise de conscience réelle chez certains acteurs majeurs du marché, et Schneider a une ‘roadmap’, une direction claire quant à notre engagement pour la planète, pour rendre nos ressources beaucoup plus efficaces et permettre à nos clients d’avoir des produits qui soient plus durables dans le temps, et recyclables. 

 

Les produits qu’on propose, notamment le SMR7, sont à 90% recyclables en fin de vie. C’est donc une prise de conscience, et chez Schneider, on est leader dans cette approche de durabilité. On sait que le futur sera digital, avec la demande d’électricité qui augmentera fortement. Et ce développement doit se faire dans un environnement de durabilité.

 

 

Il est question de l’utilisation de l’air dans vos produits. Vous nous expliquez ?

Une cellule moyenne tension, c’est un organe de coupure qui permet de protéger les équipements sur le réseau de distribution. Et pour protéger ces équipements, vous avez besoin d’avoir des disjoncteurs. Ces technologies de disjoncteurs étaient à base de gaz SF6, qui a de très bonnes particularités d’isolement au niveau électrique, mais qui est nocive pour la planète. Les services de développement de Schneider ont donc déposé des brevets, et ont développé des solutions à partir d’air, avec des bouteilles à vide. 

Nous avons réussi à substituer une technologie à air à la technologie de gaz SF6. L’air, c’est évidemment le gaz le moins polluant pour la planète. On est donc très fier d’avoir développé ces produits et de proposer à nos clients ces solutions, qui sont plus durables.

 

Cela a certainement requis un investissement important…

Cette prise de conscience chez Schneider date d’une quinzaine d’années, et le groupe a décidé d’investir plus de 5% de son chiffre d’affaires en R&D. Nous avons eu des investissements réguliers sur la R&D qui nous ont permis de déposer des brevets, de trouver des solutions. Et aujourd’hui, on est fiers de proposer des produits de qualité qui vont se substituer aux anciennes gammes. Evidemment, on a un gros travail à faire sur le remplacement de la base installée, avec la problématique du recyclage du gaz qu’il y a dans ces produits. Il y a des filières qui existent déjà dans certains pays, mais il y a aussi des filières qui n’existent pas. Notamment dans l’océan Indien, il n’y a pas de filières de recyclage du gaz. Ce sont des sujets qui vont être très importants dans les années à venir, et on voit bien une prise de conscience de nos clients et des régies d’électricité. Nous sommes fiers de proposer nos solutions à cette zone (Maurice, Seychelles, Réunion) qui n’est pas obligée de basculer dans des technologies à air. Ce n’est pas encore légalement obligatoire, mais on voit que la prise de conscience est là. Et donc, dans les années à venir, je pense qu’on aura aussi une obligation légale de basculer sur des solutions à air, et non des solutions à gaz.

 

Vos technologies sont donc au diapason des nouvelles technologies IoT, ‘cloud compatible’, etc. 

Le produit à base d’air est beaucoup plus durable, mais on en profite aussi pour faire un produit complètement connecté, avec des capteurs qui permettent de mesurer les problématiques de température, les risques liés aux arcs internes, les flashs… Toutes ces informations-là sont captées et remontées à un centre de contrôle, où vous pouvez suivre, en temps réel, l’état de votre infrastructure. On est aussi en mesure d’historiser l’information. 

 

En fonction de cette ‘data’, il s’agit, avec des algorithmes, d’essayer de simuler le vieillissement de l’équipement et de proposer une maintenance ou des interventions conditionnées en fonction de l’usure et de l’utilisation des équipements, avec des logiciels d’intelligence artificielle. On est capable d’aller comparer ce qui se passe dans différents territoires, au niveau des températures, au niveau de l’hygrométrie, de l’agressivité extérieure, et de permettre, au final, de proposer des opérations d’entretien pour augmenter la durabilité de l’installation.

 

Quel est votre constat du marché mauricien et de sa place dans la stratégie de Schneider?

Nous avons déjà des clients industriels qui ont une prise de conscience et des objectifs de décarbonation de leurs processus industriels. Nous avons des clients qui nous ont demandé de les aider dans leur démarche environnementale. Nous avons donc, à l’île Maurice, des clients qui ressentent le besoin, et qui ont aussi la volonté, d’évoluer vers une production beaucoup plus ‘green’, avec beaucoup moins de pertes sur les réseaux et dans leur production, et qui cherchent de l’efficacité. Nos solutions permettent à la fois de réduire l’empreinte carbone, mais aussi d’améliorer l’efficacité des installations électriques.

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